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Interwiew du Président du WGA

vendredi 18 mars 2005, par Webmestre

INTERWIEW :
VINCENT TURKETTLE (Angleterre)

Président en titre du WGA

Vincent, à travers ces quelques questions, je souhaite que les lecteurs des "Feuilles d’Or" qui, à l’exception des participants réguliers aux Compétitions internationales, connaissent peu nos confrères étrangers découvrent des personnalités importantes du WGA et de l’orpaillage mondial en général. Il était naturel que le Président en titre du WGA soit le premier à être interrogé, nous te remercions d’avoir accepté de répondre à nos questions.

- Vincent pour commencer, peux-tu te présenter en quelques mots ?

J’ai passé une enfance fantastique jouant dans les bois et les ruisseaux et j’ai grandi pour devenir un forestier anglais et un prospecteur d’or. Je vis et je travaille dans une forêt de pins de l’est de l’Angleterre, j’aime cette région, ses habitants sympathiques et son climat agréable, pour l’Angleterre !

Mes trois enfants sont grands maintenant, Daisy est à l’Université, Jack travaille et le plus jeune, Ralph est au Lycée. Tous les trois ont pratiqué l’orpaillage depuis qu’ils marchent et je suis profondément heureux qu’ils prennent encore plaisir à venir dans les compétitions principalement, je pense, pour rencontrer les amis qu’ils se sont faits.

- Quand et comment as-tu découvert l’orpaillage ?

J’ai découvert l’orpaillage de manière brutale et curieuse :

Dans ma formation de forestier, j’ai abordé la géologie et cela m’a conduit à m’intéresser à la minéralogie et à collectionner les minéraux. Je suis devenu plus téméraire et j’ai commencé à explorer les vieilles mines abandonnées à la recherche d’échantillons. Un jour, à deux kilomètres sous terre, j’ai rencontré un homme qui, non seulement collectionnait les minéraux, mais aussi pratiquait l’orpaillage ! J’étais fasciné et j’ai visité sa collection. Dans sa maison, il y avait une magnifique exposition de cristaux qu’il avait trouvés et aussi de l’or du Pays de Galles. Je regrette de ne pas en avoir su plus sur lui car il est à l’origine de ma passion pour l’orpaillage. C’était un homme généreux qui m’a gentiment expliqué où aller et comment pratiquer.

- Est-ce devenu tout de suite un loisir majeur pour toi ?

C’est devenu immédiatement mon principal hobby. Après avoir rencontré cet homme, j’ai trouvé une boutique où acheter un pan et dès que possible je suis parti pour le Pays de Galles sur le site qu’il m’avait indiqué. J’ai passé neuf jours à camper tranquillement dans la forêt, à apprendre à utiliser mon pan et j’ai finalement trouvé six petites paillettes. J’étais très heureux, bien que ma mère et mon père ne paraissent pas impressionnés par mes six paillettes d’or. "C’est tout ce que tu as trouvé" me dirent-ils quand je les leur montrais !

Mon premier contact avec les compétitions d’orpaillage fut les Championnats du Monde de Foix en 1988. J’y ai tellement pris de plaisir que j’ai me mis à monter une candidature pour la Grande Bretagne, soutenue par un grand homme, tristement disparu depuis, Staffon Feron. Cette tentative fut concrétisée par l’organisation des Championnats du Monde 1992 en Ecosse où un membre de l’équipe montra rapidement de grandes capacités d’organisateur, cet homme était Mike Gossage (NDLA : personnage mythique de l’orpaillage britannique, Président de la Fédération de Grande Bretagne et membre du Comité des règles du WGA).

- Parmi les activités liées à l’orpaillage, y en a t il une que tu préfères, compétition, prospection ou autre et pourquoi ?

Dans le domaine de l’orpaillage, je n’ai pas vraiment de préférence pour une activité particulière. J’aime autant le calme et la concentration de la prospection solitaire le long d’une rivière de montagne à la recherche de pépites que le travail au sluice avec un bon copain.

Cet été j’ai travaillé six semaines avec 12 personnes plongeant sur une épave à la recherche d’or - Nous n’en avons pas trouvé beaucoup, mais quelle aventure !

L’Australie fut aussi un grand moment : travailler au détecteur dans le bush au printemps avec les forêts d’eucalyptus résonnant d’étranges chants d’oiseaux, fantastique !

Je pense que les compétitions internationales demeurent uniques. Dans quelle autre activité, autant de gens passionnés peuvent se rassembler une fois par an quelque part dans le monde pour discuter, boire, danser et tester leur dextérité dans une compétition majeure ? L’or est réellement un thème de choix pour avoir une vie passionnante.

- Tu es membre du bureau du WGA depuis plusieurs années maintenant, quelles sont les raisons qui t’ont poussé à t’intéresser à l’orpaillage international ?

Je ne me souviens plus vraiment quand et dans quelles circonstances je me suis trouvé à travailler au bureau du WGA. Quelqu’un devait me l’avoir demandé, Kauko (Launonen, l’ancien Président du WGA, NDLA), je pense. Les réunions du Bureau et le Conseil annuel des représentants des nations se tiennent en anglais ce qui m’a incontestablement aidé dans la mesure où c’est ma langue maternelle. Mais je pense que ce qui m’a guidé est l’envie de faire de nouvelles choses, de faire du mieux possible.

Je crois que la chose la plus gentille que mon ex-femme m’ait jamais dite était qu’elle appréciait d’être à mes côtés parce que je déclenchais les choses. Depuis la première fois à Foix, j’avais réalisé combien le WGA était important et spécial et j’ai voulu faire tout mon possible pour maintenir une organisation aussi particulière.

- Comment ressens-tu l’évolution du WGA et des relations internationales entre orpailleurs depuis que tu t’y intéresses ?

Le WGA a beaucoup changé pendant les 16 années où je l’ai connu. Il est devenu plus international avec l’arrivée d’équipes d’Australie, du Japon et d’Afrique du Sud rejoignant le Canada qui semble toujours avoir été un membre actif. De même nous rencontrons maintenant d’excellents prospecteurs de Pologne, de République Tchèque, de Slovaquie et de Hongrie, pays qui nous étaient inaccessibles encore récemment. Je suis conscient que nous vivons dans des temps troublés, mais jamais dans notre histoire autant de gens n’avaient pu voyager aussi librement pour rencontrer autant d’autres personnes ! J’ai participé cet été à une réunion entre Slovaques, Sud-africains et moi-même. Pendant la réunion, il a été dit calmement que cette rencontre aurait été complètement impossible quelques années auparavant. Buvons donc à cette liberté et saluons la !

- Dans ton esprit, quelles sont les principales orientations que devrait prendre le WGA dans l’avenir ?

C’est bon de se demander ce que va devenir le WGA maintenant. Il est important que les gens me disent ce qu’ils pensent, ce qu’ils veulent et ce qu’ils ne veulent pas au sujet du notre organisation. J’ai préparé un questionnaire destiné à tous les pays, « 5 + 5 », il demande quelles sont les cinq choses que vous appréciez et les cinq choses que vous n’appréciez pas dans le WGA. Lorsque je recevrai les réponses, cela nous permettra d’avancer dans la direction voulue par les membres. Je souhaite que nous conservions nos gestes traditionnels, dans la finale hommes cette année il n’y avait que trois engins traditionnels en compétition. Les nouvelles batées plates sont un progrès fantastique mais cela ne doit pas nous faire oublier notre histoire. J’aimerai aussi prendre des contacts avec les prospecteurs sud américains, ils ont tellement d’or et d’histoire, cela serait vraiment bien s’ils nous rejoignaient.

- Tu as été élu Président du WGA l’an dernier, Quel sorte de Président souhaites tu être ?

Je souris en pensant : quelle question difficile ! Je pense que la vie est si courte que tout ce que j’espère est d’essayer d’avancer en écoutant les gens, en étant juste et ouvert, en étant présent auprès des autres et en essayant de bâtir ce qui est le mieux pour eux. Profitons de nos amis, de notre santé et de notre liberté tous les jours. Quand nous serons vieux, nous vivrons avec nos souvenirs, faisons en sorte qu’ils soient les meilleurs possibles.

- As-tu un message spécial à adresser aux orpailleurs français ?

Mon message pour les orpailleurs français est :

Ce fut à Foix que je vous ait rencontré pour la première fois et c’est vous qui m’avez lancé dans tout çà !

Votre dextérité et votre amitié, les vétérans et de jolies jeunes femmes avec des plumes tressées dans les cheveux, j’ai pensé wow, que c’est bon.

J’espère que cette amitié particulière pour vous sera de bon souvenir pour mes vieux jours.

VINCENT

Merci, Vincent et bonne chance pour tes projets !